ATELIER AVEC EMMANUELLE RIGAUD AU CENTRE IGIKALI - la maison apaisante [par Sofia Acou]
ATELIER AVEC EMMANUELLE RIGAUD AU CENTRE IGIKALI - la maison apaisante [par Sofia Acou]
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Le centre Igikali, situé à Ivry, propose aux femmes vivant avec un diabète, une obésité, une hypertension artérielle… une prise en charge totale en leur proposant des activités, sportives par exemple, les conseils de nutritionnistes et la préparation de repas. Avant l’atelier danse animé par Emmanuelle Rigaud, nous avons d’ailleurs partagé un repas fait maison avec les femmes présentes.
Ce mercredi 15 février, Emmanuelle Rigaud, danseuse, comédienne et professeure de danse, a animé un atelier de deux heures avec les volontaires. Dans une ambiance intimiste, Emmanuelle a parlé de son métier et de son dernier spectacle A corps retrouvé qu’elle a pu présenter le vendredi 3 février dernier au Nouveau Gare au Théâtre en partenariat avec le Théâtre jean Vilar.
Le texte écrit par Penda Diouf fait entendre les voix de femmes malmenées, brutalisées, mutilées, parce que nées « femmes ». Une des participantes à l’atelier avait pu voir le spectacle, les autres n’avaient pas eu cette chance.
Emmanuelle Rigaud fait de la danse orientale et égyptienne depuis longtemps et l’enseigne par ailleurs. Elle a pour habitude de se rendre au moins deux fois par semaine dans une association et dans un centre de santé. A ces occasions, elle rencontre des femmes qui ont été victimes de violences (agressions, viols, etc.), elle les invite à participer à des ateliers de danse, la parole se délie. C’est de ces rencontres qu’Emmanuelle s’est nourrie pour imaginer le spectacle « A corps retrouvé ».
Dans ce spectacle, Emmanuelle est seule sur scène, c’est un mélange de danse et de théâtre. Elle donne corps aux voix des femmes qu’elle a pu rencontrer à la Maison des femmes de Saint-Denis. Sa mise en scène se veut un cri de rage...
Nous avons ensuite au cours de l’atelier échangé sur le rapport au corps, au corps féminin, à son corps, à ses différentes représentations…
Après cet échange, Emmanuelle a proposé un échauffement en musique afin de se relaxer. Puis, nous avons eu une session d’initiation à la danse orientale, chaque participante a pu explorer cet art à travers des exercices courts sur un fond musical traditionnel très rythmé.
Les volontaires ne souhaitaient pas danser au début de l’atelier mais elles se sont vite senties à l’aise car l’ambiance était conviviale et très libre !
Dans certains exercices, nous répétions les mouvements d’Emmanuelle, mais dans d’autres, comme par exemple dans “la marche de la confiance”, nous devions laisser libre court à notre interprétation et traverser la salle en marchant avec « confiance » sur une musique très joyeuse.
Les participantes ont fini essoufflées, mais heureuses d’avoir participé à cet élan collectif. Certaines se sont confiées, elles nous ont parlé de leur passé, des violences qu’elles avaient pu subir notamment. Mettre des mots sur la douleur, partager ses mots avec Emmanuelle et les autres. Une des femmes nous a confié que la danse l’avait défoulée, lui avait permis d'extérioriser sa rage et ses émotions négatives pour transformer cela en joie et en énergie positive.
Cet atelier a aussi permis aux participantes de découvrir une nouvelle forme d’art pendant une après-midi.
Par Sofia Acou, stagiaire au théâtre et en 3e au collège Epin